Vers les années 80
apparaît le trafic de stupéfiants, qui sera une entreprise exclusivement
économique. Environ 300 000 personnes vivent de la culture du pavot, de
la cocaïne et de la marijuana. En 1993, mort de Pablo Escobar qui
dirigeait le Cartel de Medellin. Parallèlement, on assiste à la
croissance du Cartel de Cali. En août de l'année suivante, élection à la
présidence de la république d'Ernesto Samper, qui entreprend une
croisade contre l'usage clandestin de la drogue. Son but principal est
la cessation totale des cultures illicites et la réhabilitation des
zones productrices. En quatre mois, Ernesto Samper fait tomber les chefs
du Cartel de Cali. Face à ce démantèlement, la guérilla se durcit et peu
à peu devient une narco-guérilla dont le but est de s'enrichir et de
déstabiliser le pays.
En 1998, des
personnalités de la société dite " civile ", de l'église, de
l'Université, du patronat, des syndicats, ont ensemble multiplié les
initiatives en faveur de la paix. Le scandale narcopolitique qui avait
marqué la présidence d'Ernersto Samper (1994-1998) a été momentanément
enterré. Son successeur, Andrès Pastrana, conservateur, élu le 21 Juin,
a été rejoint par une majorité de personnalités du parti libéral qui
avaient abandonné Ernesto Samper dont la campagne électorale de 1994
avait été financée par l'argent du cartel de la drogue. Mais c'est la
guérilla, en " choisissant " Andres Pastrana et ne voulant négocier ni
avec Ernesto Samper ni avec Horacio Serpa, qui a fait la différence. Dès
sa prise de fonction, M. Pastrana annonçait la démilitarisation (une des
conditions mises par la guérilla à toute négociation) d'une large zone
du pays afin d'amorcer des conversations de paix.
Aujourd’hui, la
Colombie, est prise dans une toile d’araignée bien difficile à démêler :
d’un côté les mouvements guérillas (FARCS* et ELN*), de l’autre des
milices paramilitaires et au milieu l’armée et la police qui tentent de
reprendre le contrôle du pays. Les combats, à l’origine idéologiques,
sont aujourd’hui beaucoup plus entretenus par le narcotrafic (et
localement le trafic d’essence). Les affrontements entre militaires,
guérilleros des FARC* et de l'ELN* et paramilitaires des AUC* se sont
multipliés depuis Juillet 2000.
Les mouvements paramilitaires (AUC*) et les guérillas sont depuis 2001
considérés comme des mouvements terroristes par les états-unis.
Parallèlement, l'administration américaine a approuvé à la même époque
l'attribution d'une aide de 1.3 milliards de dollars pour financer un
plan de paix visant à lutter contre le trafic de drogue et à mettre un
terme à la violence armée. Principal soutien financier de la Colombie
les états-Unis ont donné un avertissement au gouvernement colombien
concernant les liens existant entre des dirigeants de l’armée et les
paramilitaires. Arrivé au pouvoir en 2002, le président Alvaro Uribe
Velez s’est engagé à ce que tous les paramilitaires rendent les armes
d’ici la fin 2005. D’un autre côté, il refuse toutes négociations avec
les guérillas.
* : FARC : Forces Armées
Révolutionnaires Colombiennes
ELN : Armée de Libération Nationale.
AUC : Autodéfenses unies de Colombie (extrême droite).