Lettre aux adhérents # 10

Chers amis,

Les dernières nouvelles datent de février, il est temps que je vous écrive.
Philippine, Kanuma, Eladio et moi repartons en Colombie le 10 septembre après trois mois en France.
En juin nous avions laissé sur place Estelle et Baptiste (2 français bénévoles que vous avez connus dans mon dernier courrier) et après leur départ ce sont les jeunes Colombiens, aidés pour l’université, qui ont pris le relais.

Octavio a pu faire participer les enfants à un match de foot et nos équipes ont terminé première, deuxième et troisième. Ils ont fait beaucoup de progrès en trois ans ! Les jeunes également aidés par l’armée ont organisé une semaine d’activités pour tous les enfants du quartier.

Pendant les vacances nous avons fait la connaissance des prochains bénévoles et leur avons fait passer les entretiens nécessaires.
Puis nous nous sommes détachés un peu de l’association et avons profité de la famille, ce dont nous avions bien besoin....

Stéphanie

Septembre 2005

 

Nouvelles des bénévoles

Mais revenons au mois de mars. Le bébé semble vouloir naître en avance, je laisse donc l’association a Estelle, Baptiste et Akbar et part a Bucaramanga avec Mathilde et Philippine. Nous prenons des nouvelles du barrio tous les jours et cela semble se passer très bien. Les 3 français organisent une semaine d’activités pour les enfants en vacances (chasse au trésor, peinture, jeux sportifs, jeux d’éveils...), s’occupent des devoirs scolaires et de tous les petits problèmes des personnes du barrio qui ne les laissent pas se reposer.

Akbar attrape une oesophagite (ce qui est très rare) et je suis très embêtée de ne pas être avec lui. Octavio, le cousin d’Eladio s’occupe de lui et heureusement tout revient dans l’ordre.
Pendant la semaine sainte, les bénévoles ont pris l’initiative d’emmener les enfants aux processions et ils ont pu connaître les traditions du vendredi Saint ou chacun fait des dulces (confiture de fruits ou légumes secs) pour les partager avec les voisins.

Le petit Kanuma (ce qui signifie « Premier homme » en dialecte indigène) Bruno, Gabriel, Marie est né le 25 mars (jour de l’annonciation et du vendredi saint cette année) avec une semaine de retard, en fait il avait envie que sa maman se repose bien avant l’accouchement. Huit jours après sa naissance nous voila donc repartis a Barrancabermeja

Suite a ma césarienne Estelle, Baptiste, Akbar et Mathilde s’occupent des enfants et des activités. Certains sont ravis de se faire accompagner pour vendre leurs cocadas (sucreries a la noix de coco), pour aller faire le recyclage tôt le matin ou les desperdicios pour leurs cochons.

INONDATIONS

Fin mai, malheureusement nous n’y échappons pas, l’eau du fleuve monte et une bonne partie des habitants du quartier sont inondés. Même si cela ne dure que 15 jours, c’est suffisant pour faire des dégâts ; les enfants tombent malades, attrapent des infections, il y a aussi des serpents qui rentrent dans les habitations, le bois des maisons qui pourris... Nous avons donc accueillis plusieurs familles dans la maison Caminos pendant cette période.

Mathilde soigne les bobos à la maison d’accueil

Enfants, jeunes et adultes sont tous là pour dire au revoir à Akbar

Notre objectif est de recevoir les personnes du quartier Arenal mais également des bidonvilles alentour (ce qui représente environ 10 000 personnes), pour les soigner, les conseiller, leur transmettre des automatismes sur les questions d’hygiène.

Le dispensaire comprendra: un cabinet dentaire, deux cabinets médicaux, une pharmacie, un bureau, des toilettes et une salle d’attente.
Les entreprises de santé locales choisiront et rémunèreront médecins, infirmières et psychologues capables de comprendre et de bien traiter ces populations. D’autre part, des familles du barrio travailleront à des postes médicaux et d’entretien.

Sur le même terrain la construction d’une chapelle servira également de cantine pour les enfants dénutris. Le but est de nourrir environ 200 enfants chaque jour avec une participation de quelques centimes d’euro (200 pesos, soit 0,06 €).

Nous organiserons des contrats avec le Bienestar (sorte de DASS), chargé de la maltraitance des enfants, et d’autres organismes d’état, pour financer la nourriture, la maintenance, l’intendance... Là aussi cela fournirait du travail aux familles du barrio.

Eroina, Estelle, Stéphanie, Leopoldina et Arelis (femmes du quartier qui travaillent avec la paroisse) devant les maisons à démolir

Arrivée de matériel

Le 23 avril, nous sommes invites par la mairie a présenter un concours de danse. Nous partons donc avec 28 de nos danseurs et notre groupe de musique. Ils sont tous fiers dans leurs nouvelles tenues et vont danser de 15h à 19h dans les rues de la ville sans relâche.
Nous aussi nous sommes contents de les voir aussi heureux, c’est un vrai spectacle et ils y mettent tout leur cœur.

Les jours suivants les activités s’enchaînent : journée autour d’un sancocho (grande soupe populaire) avec les jeunes, sortie piscine avec une cinquantaine d’enfants, journée de l’enfant (dia del nino) (défilé de danse, marionnettes, goûter, spectacle et film), visite culturelle de Barrancabermeja, campagne de santé pour 100 enfants (deparasitation, on leur enlève les poux, leur lave les dents, les baigne, leur coupe les cheveux, les ongles etc et leur offrons un kit d’hygiène courante), championnat de foot avec plusieurs clubs invités (nous offrons a ces 100 enfants un déjeuner), chasse au trésor, fête des mères (nous avons voulu inviter les 50 femmes les plus reconnaissantes envers Caminos de Esperanza, et comme pour les enfants nous avons fait des concours, offert un déjeuner et des petits cadeaux), messe dans la maison d’accueil et première communion d’un jeune, baptême de plusieurs enfants, visite des familles du barrio, balade en pirogue avec des pêcheurs, accompagnement des enfants a l’école et au travail etc.
 

Je pense que d’ici l’année prochaine, nous aurons l’occasion de vous présenter ce film et avec beaucoup de chance vous le verrez peut être a la télévision...

Henri, Alix, Stéphanie, Baptiste, Estelle, Yessid et Mathilde
 pour la première communion de Yessid

Défilé pour la journée des enfants


Représentation de danse pour le jour de la fête des mères,
 par la troupe de danse de l'Association

Il a tout noté et a dit que c’était la première fois qu’une association d’européens lui demandait de l’aide (forcement, les ONG en général n’ont pas de problèmes d’argent !). Il est content de pouvoir faire un travail social

Dès mon retour en Colombie, je vais distribuer a 40 familles aisées un dossier de Caminos de Esperanza pour que chacune d’entre elle nous soutienne en donnant 5000 pesos par semaine (soit environ 1 euro 70). Pour eux ce n’est vraiment pas grand-chose mais cela représente pour nous toutes les dépenses d’urgence de la semaine (médicaments, aide nourriture...). J’espère grâce à cela alléger un peu des activités trop fatigantes en France comme ventes de confitures et gâteaux à la sortie des messes en plein hiver... !

Les jeunes cette année sont 16 à l’université et deux viennent de finir, Heidi cherche maintenant un emploi comme journaliste et Octavio (qui travaille déjà comme entraîneur de foot de Caminos) a trouvé du travail comme prof de sport dans une école.
L’université d’un jeune coûte minimum 100 € chaque semestre.

Cette année je vais être beaucoup plus sévère avec les adultes qui souvent n’hésitent pas à être grossier avec nous et pensent que nous sommes là pour les assister. Notre travail auprès des populations défavorisées est très difficile et je ne souhaite plus me laisser faire. J’ai donc pris la décision de retirer les aides de l’association à toutes les familles qui ne sont pas reconnaissantes de notre travail.

J’espère que vous comprendrez ma décision mais je préfère que nous nous fassions respecter.

Je vous propose également de faire participer à notre association un de vos amis en lui donnant le bulletin d’inscription ci-joint.
Grâce à vous Caminos de Esperanza grandit en Colombie mais nous avons toujours besoin de plus d’adhérents.

C’est avec tristesse que je quitte la France mais je suis contente de pouvoir retrouver mes petits enfants de Colombie qui nous attendent.
Merci à tous de votre soutien et de votre générosité et comme disent les colombiens: « Dios le pague ».

Bonne rentrée scolaire.

Stéphanie